Ce corps qui parle...

J'ai longtemps fait la sourde oreille, le diable au corps,

Comme un joli pied de nez aux messages envoyés,

Dos au mur, profil bas, la vie chavire avec son coup dans le nez,

Moi qui croyait avoir la dent dure tel un colosse aux pieds d'argile,

J'ai seulement un cœur d'artichaut et la tête dans les étoiles.

J'ai beau pleurer toutes les larmes de mon corps,

Faire des pieds et des mains, parfois le bonheur me passe sous le nez,

Alors j'observe du coin de l'œil, sans être mauvaise langue,

La voix de la raison, qui avec sa tête froide, me donne la chair de poule.

Son œil de lynx fait éclater en morceau mon cœur de pierre.

J'ai souvent entendu dire que j'avais "une tête à claques",

Moi je dirais plutôt la tête à l'envers et un fil à la patte.

De mains de maitres, certains ont voulu me faire avaler des couleuvres,

J'ai longtemps courbé le dos, mis genoux à terre, la peur au ventre,

Et quand j'en ai eu marre de me tourner les pouces, à bout de nerf,

J'ai commencé à mettre mon nez partout, garder la main sur ma vie...

C'est qu'alors une puce à l'oreille, l'estomac dans les talons,

M'en a fait tomber les bras, quand la gorge serrée et l'estomac noué,

Elle m'annonça qu'elle m'avait dans la peau, quel cri du cœur !

Mon sang n'a fait qu'un tour, et sans me mettre le doigt dans l'œil,

J'ai pris mon courage à bras le corps, l'eau à la bouche

Pour lui annoncer, le cœur sur la main, que je l'aimais.

Depuis j'ai arrêté de me mettre la rate au court-bouillon,

 De me ronger les sangs et d'avoir froid dans le dos,

De couper les cheveux en quatre et d'avoir l'esprit mal tourné.

C'est avec la larme à l'œil et mes yeux de merlans frits

Que je vous invite si le cœur vous en dit,

A danser avec moi à en perdre la tête,

Pour  déguster à pas de géant ce nouveau corps à corps.

 

 

 

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