Le ciel est bas...

Les yeux levés. Pas la moindre miette du moindre morceau d'espoir.

La bouche ouverte. Pour laper un milligramme d'oxygène.

Lever les bras au ciel. Entendre mes plaintes aussi inutiles que tous les échos emmurés.

Le ciel est bas. Si bas que je ne vois plus mes pas avancer.

Atmosphère lourde des minutes malchanceuses, quand la roue tourne,

Se détourne, stoppe le temps sur un temps mort. Pour une pause.

Plus de tic tac, plus de ron ron, plus de gong sur la ligne d'arrivée,

Plus de médaille, ni laurier, la course est suspendue...

Le ciel est bas. Je l'ai fait tomber sur moi. Par inadvertance.

Et il n'a pas résisté, il s'est laissé faire. De tout son poids d'obèse,

Encombrant ma vue, l'air a du mal à entrer, à sortir, à vibrer.

Je prends mon aiguille à tricoter pour lui dégonfler son ventre, 

Coups de pioche, coups de foudre, rien n'y fait.

Il s'est engouffré partout, étouffoir malicieux d'une journée à bannir.

Le ciel est bas. Je l'ai attiré tout contre moi. 

Pour me fondre dans l'ambiance maussade d'une sale journée.

Le ciel est bas. La tête est creuse, parenthèse ouverte sur un air de déjà vu,

Comme une ritournelle enragée d'un discours qui tourne dans le vide.

Souffler n'est pas jouer. N'empêche, je soufflerai bien dessus.

Pour qu'il aille ailleurs planter ses griffes épaisses.

La journée peine à s'achever. Elle tire en longueur.

Veut laisser des traces. Je m'endors assourdie de ce silence idiot.

Dans l'espoir fébrile d'un lendemain rieur.

 

 

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