La bien-aimante ...

Qui est-elle, cette aimante dérangeante, silencieuse et fidèle,

Aimante, aimantée, le plus qui attire le moins,

Dans la convoitise et la séduction, qui aime le plus, qui aime le mieux...

Fidèle au mal, les sourcils froncés de ce qui ne se dit pas,

L'attirance est immédiate, foudroyante, anesthésiante.

Je la scrute du bout des yeux, je la fais venir d'un claquement de doigt,

Au grés de mes désirs, désespoirs, je l'envie et la déteste,

Je la pousse et la retiens, je la caresse et la malmène,

A l'horizontal de mes espoirs, à la verticale de mon histoire,

Elle est toujours là, aimant passionné de cette vie

Aux zones ombrées, couleurs pastelles, ponctuations amnésiques.

Ma bien-aimante et parfois bien-aimée, que pourrais je dire de plus sur toi ?

Quand le désespoir de te connaître flirte avec la chance que tu sois là,

Qu'y a t'il d'autre à dire, si ce n'est dire, tu es mon abîme et ma lumière,

En même temps l'épice qui pique, et la saveur douce qui caresse,

Tu es le feu qui noircit la moindre joie et les gouttes d'eau qui nourrissent la terre,

Tu es le bois qui casse, qui isole, et le sable chaud des amants qui roucoulent,

Je te quémande lorsque le bruit violente mon cœur,

Lorsque mes os s'effritent sous le poids de la foule,

Je te réclame lorsque le temps presse, agite mes muscles, torture mon cœur,

Lorsque l'acidité du stress tétanise mes pensées, fige mon esprit,

C'est alors que je t'aime, toi, mon antidépresseur...

Et aussi  je te déteste, lorsque tu t'empares de moi,

Que tu me vides, que tu m'épuises, quand tu ouvres les vannes du "rien",

Un "rien" peuplé de peurs, de doutes, de murs fissurés,

De mots stériles en allers sans retours, je te souhaite le diable et qu'il te dévore...

Ma bien-aimée, ma bien-aimante, on te donne le nom de "solitude"

Moi je te nomme "liberté"...

 

 

Retour à l'accueil