Mes amours à jamais
Mes amours à jamais
Mes amours à jamais
Mes amours à jamais
Mes amours à jamais
Mes amours à jamais
Mes amours à jamais
Mes amours à jamais
Mes amours à jamais
Mes amours à jamais

Vendredi 23/11. 8h heure du matin. Je suis prête, ma tenue préférée sur le dos, le brouillard semble bien installé, je crains cette humidité ambiante qui risque de me rendre aveugle de tant de beautés environnantes. Je pars d'un pas lent, décidé, avec l'intime espoir qu'il va se passer quelque chose. La montée est rude, immédiate, le spectacle est déjà grandiose, les brins d'herbes, les sapins, les arbres se sont habillés de givre. Je lève la tête de temps à autre pour voir si le bleu du ciel veut bien de moi. A certains endroits, j'accélère le rythme, car des chutes de pierre semblent possibles et je n'aurai pas l'occasion de les voir atterrir ou alors trop tardivement. Ce qui semblait "devoir" arriver, est arrivé. Un grand coup de vent, et la montagne s'offre à moi, avec son ciel bleu immaculé, ses habits givrés. Je reste sur place, absorbée par tant de beauté, et mitraillant avec mon appareil photo, les doigts en partie gelés. Je reprends mon chemin puis quelques minutes plus tard, juste au dessus de moi, j'aperçois une harde de chamois qui semblent s'amuser sur la crête, courant à toute allure dans tous les sens. Ils sont donc là. Et ils seront là avec moi tout au long de ce beau voyage dans les Ecrins, sur une corniche à m'observer, sur un névé à glisser, dégringoler, sur les crêtes à jouer à cache à cache, ils seront là. Moi, je serais parmi eux, chez eux, la seule bipède du jour, emplie de gratitude, emplie d'une joie profonde, à les savoir à mes cotés, si nombreux, si beaux, si proches et lointains à la fois.

A vous tous, formidables animaux que j'ai pu croiser tout au long de mes périples, à tous ces êtres uniques, d'une beauté inégalable, d'une intelligence rare, d'une âme libre que je vous envie tant, d'une force et résilience incomparables, d'un esprit de groupe qu'aucun humain ne pourra jamais égaler, d'une élégance à couper mon souffle, je voulais vous dire que mon amour pour vous sera à jamais inconditionnel, que je foulerai encore et encore ces chemins de terre pour un seul de vos regards pénétrants, un seul de vos petits cris d'alerte, un seul de vos vagabondages et de vos courses pour vous cacher, un seul espoir de vous voir, vous entrevoir, vous sentir. 

Je me suis longtemps demandée pourquoi j'avais un tel besoin d'aller là haut. C'est vous qui m'appelait, m'y invitait. Et c'est vers vous que je me hâte d'aller, tel un appel viscéral vers la liberté.

Je vous aime tant.

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